Revoir l’accueil des migrants
En cette fin d’année scolaire, plusieurs dizaines de jeunes, venus surtout d’Afrique subsaharienne, vont se retrouver à la rue à cause de la volonté de la préfecture de Meurthe-et-Moselle de refuser de leur accorder un titre de séjour. Ces jeunes, dont la grande majorité étaient pris en charge par le Conseil Départemental, vont connaître ce sort pour différentes raisons au cours de l’été. Certains vont perdre leur hébergement car ils atteignent l’âge limite (21 ans) que prévoit l’application de leur « contrat jeune majeur ». D’autres vont perdre ce type de prise en charge car ils ont fait l’objet d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) qui n’a pas été annulée par le Tribunal Administratif. Enfin, pour les derniers, c’est la non-reconnaissance de leur minorité qui les condamne à la rue.
D’une manière générale, il faut bien sûr dénoncer la préfecture qui agit délibérément pour contrecarrer l’installation de ces jeunes en Meurthe-et-Moselle. Tout est fait en effet pour contester « leurs papiers » : les consulats produiraient de faux papiers, et même l’avis des juges pour enfants est remis en cause … Or ces jeunes, qui ont vécu bien des drames pour arriver chez nous, font tout ce qu’il faut pour pouvoir rester en France. Ils sont souvent titulaires de diplômes professionnels ou sollicitent des patrons qui sont prêts à les prendre en apprentissage, mais ils ne peuvent rien entreprendre sans un titre de séjour. Le Conseil Départemental doit donc continuer à les accompagner tant que durent les recours en justice et affronter publiquement la préfecture pour dénoncer sa mauvaise foi. Dans cette action, il pourra compter, à n’en pas douter, sur le soutien des associations et des jeunes eux-mêmes.