Sobriété pour tous ? (Édito – septembre 2022)
En cette rentrée, Macron a décidé de mettre en avant les grandes lignes de la politique qu’il entend mener. Se référant à la canicule et à la sécheresse qui l’a accompagnée, insistant sur les conséquences de la guerre en Ukraine dans le domaine énergétique, il a décrété solennellement la fin de « la période d’abondance » dans laquelle nous aurions vécu jusqu’à maintenant. Désormais, avec le dérèglement climatique, la montée de l’inflation et les restrictions énergétiques qui nous attendent, nous devrions tous changer de mode de vie et aller vers « une sobriété collective ». Tous, vraiment ? Ceux qui voyagent en jets privés comme ceux qui n’arrivent plus à mettre de l’essence dans leurs voitures pour aller travailler ? Ceux qui claquent des centaines de milliers d’euros en une soirée comme ceux qui font la queue aux restos du cœur ? Quel cynisme !
Le réchauffement climatique produit déjà bel et bien ses effets, la guerre en Ukraine n’est pas près de s’achever et tout laisse à craindre que l’inflation poursuivra sa hausse. On ne peut donc se contenter d’accuser le néolibéralisme et ses soutiens, Macron en tête. Bien sûr, il faut exiger des mesures radicales contre le dérèglement climatique, mais celles-ci doivent nécessairement s’accompagner d’une politique qui s’attaque aux inégalités sociales. Car s’agissant du réchauffement climatique comme de l’inflation, ce sont d’abord, et systématiquement, les plus défavorisés qui en pâtissent.
Enfin, parce que nous sommes ATTAC, nous dénonçons le rôle néfaste des multinationales ici comme ailleurs, en particulier celles qui exploitent les énergies fossiles. Et nous exigeons la mise en place d’une fiscalité plus juste qui, notamment, taxe les superprofits.