Les cahiers de doléances sous Macron : anachronisme ou oxymore ?
Vous souvenez-vous des cahiers de doléances ? Ceux de 1789 ? Ils ont constitué une voie privilégiée pour recueillir et entendre la voix des différentes composantes de la société de l’époque : le clergé, la noblesse et le tiers état (autrement dit, le reste de la population, le peuple au sens large). Remontrances et réclamations adressées directement au Roi. Carrément !
Mais pour en faire quoi ? Pour décider quoi ?
Ces cahiers ont constitué un des ingrédients de la Révolution Française, et ne sont pas totalement étrangers à certains contenus de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789.
A moins que vous ne vous souveniez plutôt des cahiers de doléances de 2019 ? Sous le règne Macron 1, la terre a tremblé. Les Gilets Jaunes ont occupé les ronds-points autant que les esprits (révolutionnaires eux aussi, parfois). Emmanuel Macron a appelé à la rédaction de cahiers de doléances dans chaque ville et village de France, pour recueillir et entendre la voix du peuple.
Mais pour en faire quoi ? Pour décider quoi ?
Coup de communication, détournement de l’attention, contre-feu… Tout, sauf une réelle volonté de s’en inspirer, d’y puiser quelque ressource digne de son attention. Que sont devenues ces 200 000 contributions citoyennes rassemblées en près de 20 000 cahiers ? Quels enseignements en a-t-il tiré ? Aucun, que croyez-vous ? Le roi Macron 1er, l’auto-proclamé « révolutionnaire », est incapable de considérer avec un peu de dignité celles et ceux qui, pour lui, « ne sont rien ».
Fabrice Dalongeville, maire d’Auger-Saint-Vincent (dans l’Oise), dont l’idée a inspiré Emmanuel Macron, appelle à sortir ces cahiers de la naphtaline. Il a donc réalisé, avec Hélène Desplanques, le film-documentaire Les doléances.
ATTAC-54 s’empare de cet appel et va essayer de mettre en place en début d’année une projection du documentaire, suivie d’échanges sur l’action citoyenne à l’échelon local comme base de l’action politique nationale. Parler politique, renouer ou entretenir le dialogue, créer du lien, du commun.
Tout ce que nous aimons à ATTAC. Et vous ?