Une élection cruciale pour la planète (Édito – octobre 2024)
Etablir un lien entre le climat et l’élection présidentielle américaine pourrait prêter à sourire. Et pourtant, ce lien est très direct et même crucial pour la planète, car la lutte mondiale contre le réchauffement climatique serait très lourdement impactée si le « climatosceptique » Donald Trump était élu à la tête des États-Unis, deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine. On pourra compter sur lui pour désengager les États-Unis de la politique climatique mondiale.
Trump a largement démontré, lors de son premier mandat, le peu de cas qu’il fait des questions environnementales, et plus particulièrement de la cause climatique : il a placé des « climatosceptiques » à la tête des agences de recherche ; il a retiré les États-Unis de l’Accord de Paris et promis récemment de le refaire s’il était élu, sa décision ayant été annulée par Joe Biden ; il a relancé à tout va les autorisations de forage de pétrole et de gaz qui avaient été fortement limitées par Obama… Pour ne citer que ces quelques exemples, parmi une foule d’autres décisions réglementaires et législatives qui ont affaibli le cadre légal de protection de l’environnement aux États-Unis.
Le média spécialisé Carbon Brief a évalué les conséquences d’une élection de Trump à 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 d’ici à 2030, soit la somme des émissions annuelles de l’Europe et du Japon. Est-il dès lors étonnant que toutes les associations environnementales américaines soutiennent Kamala Harris ?
D’ailleurs, peut-on encore parler de « climatoscepticisme », alors que la réalité du réchauffement climatique est aujourd’hui incontestablement établie par la science et largement documentée ? Il semble désormais plus adéquat de remplacer ce terme par celui de climatonégationnisme, de plus en plus utilisé par les milieux spécialisés. Porté par les réseaux sociaux qui favorisent les fausses informations en élargissant leur audience, ce déni de réalité risque fort de proliférer si par malheur Trump était élu.